7.1 Gestion des patients et accompagnants dans un CTC

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Sommaire

    7.1.1 Circuit et distribution des patients

    L’organisation présentée dans ce chapitre correspond au plan de CTC proposé en Annexe 11 avec 3 grands secteurs de prise en charge : triage, hospitalisation, observation.

     

    TRIAGE
    • Tous les malades qui se présentent au CTC passent par le triage. Un malade est admis (a) Citation a. Si un patient remplit les critères d’admission mais décide de ne pas rester (« sortie contre avis médical »), il doit au moins repartir avec des SRO pour se traiter lui-même à domicile.  (ou non) en fonction des critères décrits dans le Chapitre 5.
    • Les urgences sont traitées en priorité dans les minutes qui suivent l’arrivée.
    • Pour les cas moins sévères, en attente de triage, un contact visuel est indispensable (l’état du patient peut se détériorer pendant le délai d’attente). Le temps écoulé entre accueil et la prise en charge des cas moins sévères ne doit pas dépasser 10 minutes.
    • Pour les patients sans signes de danger

    Le médecin/infirmier établit une fiche individuelle de surveillance et enregistre le patient (registre des cas de choléra) puis le patient est accompagné par un aide-soignant dans le secteur où il sera traité (hospitalisation ou observation), avec sa fiche individuelle de surveillance.

    • Pour les patients avec signes de danger (urgences)

    Le médecin/infirmier établit immédiatement une voie d’abord et commence la réhydratation. L’interrogatoire, l’enregistrement, le transfert dans le secteur approprié sont réalisés une fois le patient stabilisé.

    HOSPITALISATION

    • Tous les patients qui présentent une déshydratation sévère ou modérée entrent dans cette zone du CTC, elle-même est divisée en 2 secteurs : secteur de traitement oral seul (STO) et secteur de traitement IV + oral (STIV). Le patient est pris en charge dans le STO ou STIV selon la prescription faite au triage.
    • Dans le STO et le STIV, les femmes enceintes et les enfants < 5 ans sont de préférence regroupés pour améliorer la prise en charge et la surveillance plutôt que mélangés aux autres patients.
    • Un patient avec déshydratation sévère, qui termine son traitement IV et passe au traitement d’entretien (« patient convalescent ») peut conserver son lit en STIV même si la perfusion est arrêtée : une rechute est possible, il est plus facile de le surveiller s’il ne change pas de place. Toutefois, un transfert rapide en STO doit être envisagé pour décharger le STIV quand le CTC fait face à une forte affluence (et que le patient boit bien et n’a plus de cathéter). Dans ce cas, on peut aussi considérer dès le départ la mise en place d’un secteur post-traitement IV (appelé « Convalescence », voir ci-dessous).
    • Un patient entré avec une déshydratation modérée en STO mais dont l’état s’aggrave est transféré dans le STIV. Le STO ne doit pas gérer les patients perfusés.

    OBSERVATION

    Les patients sans déshydratation entrent dans cette zone du CTC pour être traités quelques heures sous surveillance. Comme pour l’hospitalisation, les femmes enceintes et les enfants < 5 ans sont regroupés pour améliorer la surveillance.

    Cette distribution permet de couvrir tous les besoins en matière de traitement (traitement de la déshydratation, prévention de la déshydratation ou traitement d’entretien) tout en prenant garde en particulier aux patients les plus vulnérables ou les cas complexes (p.ex. jeunes enfants, femmes enceintes).

     

    Les patients peuvent être sectorisés différemment. Un autre modèle peut être :

     

    TRIAGE

    Idem

    OBSERVATION

    Tous les patients sous traitement oral seul sont traités dans ce secteur du CTC. Dans ce cas, le secteur est séparé en 2 :

    • Patients qui suivent le Plan A (prévention de la déshydratation), et
    • Patients qui suivent le Plan B (traitement oral de la déshydratation modérée).

    Eviter de mélanger ces patients pour améliorer le suivi.
    Ou
    Seuls les patients qui suivent le Plan B sont traités dans ce secteur (traitement oral de la déshydratation modérée), les patients sans déshydratation étant traités en externe (PRO ou domicile (b) Citation b. En cas de traitement à domicile, prévoir un service d’information efficace (comment préparer la SRO, comment la prendre, quand revenir, etc.). ). Il faut toutefois considérer qu’une surveillance clinique, même brève, est fortement recommandée pour les enfants < 5 ans qui suivent le Plan A et qu’un certain nombre de patients sans déshydratation seront de toute façon admis en observation.

    HOSPITALISATION

    Tous les patients sous perfusion sont traités dans ce secteur.

    CONVALESCENCE

    Les patients qui ont fini la réhydratation IV, doivent poursuivre un traitement oral d’entretien sous surveillance mais n’ont plus besoin de lit sont dirigés vers ce secteur. Les patients y restent quelques heures (ou la nuit si le traitement IV c’est terminé tard), jusqu’à leur sortie. Cette organisation permet de libérer plus vite les lits. Mais attention, les patients convalescents ne sont pas des patients complètement guéris et la surveillance de la prise de SRO, des pertes hydriques, doit rester aussi efficace qu’en « observation ».

     
    Le choix entre ces différents types d’organisation dépend du contexte et notamment du modèle national d’organisation des CTC, de la taille de la population couverte, de la proportion de cas sévères parmi les cas admis, des capacités d’accueil globales (nombre de structures disponibles, capacité des PRO à gérer les cas de déshydratation modérée, etc.), des capacités du CTC lui-même (espace, nombre maximum de lits), etc.

     

    Remarques :

    • Dans les UTC, le nombre de patients est moins important mais le principe de regroupement des patients par âge et catégorie de traitement reste le même (d’un côté de la pièce les patients sous IV, de l’autre les patients sous traitement oral, dans chaque catégorie, les enfants < 5 ans ensemble).
    • Dans les PRO également, il est préférable de séparer patients déshydratés et non déshydratés si la configuration du site le permet et de rassembler les enfants < 5 ans, dans chacun des 2 groupes.

    7.1.2 Accompagnants

    Les patients adultes et autonomes peuvent être admis seuls dans un CTC. Souvent, seuls les hommes adultes peuvent l’être et il est préférable, ou indispensable, d’admettre les femmes adultes avec un accompagnant.
    Les enfants et adolescents (tous les mineurs), les femmes enceintes et toutes les personnes ayant besoin d’être accompagnées (personnes âgées, handicapés, etc.) ou dans un état grave sont admis avec un accompagnant qui reste auprès d’eux pendant le séjour.

     

    Admettre un seul accompagnant par patient, le même tout au long du séjour, afin de limiter les mouvements et éviter l’exposition de plusieurs personnes au vibrion. Il peut être utile de donner aux accompagnants autorisés à séjourner dans le CTC un bracelet d’identification.

     

    L’accompagnant prend une part active au traitement, p.ex., administration des SRO, confort et surveillance du patient. Il peut alerter le personnel en cas d’arrêt accidentel d’une perfusion (cathéter arraché, flacon vide, etc.) ou d’autre situation qui lui semble anormal. Il faut l’encourager dans ce sens. Toutefois, le personnel médical reste responsable des soins et le suivi de l’évolution clinique et du traitement ne doit pas être délégué aux accompagnants.

     

    Comme ceux des patients, les besoins des accompagnants sont couverts par la structure. La logistique doit prendre en compte les besoins des accompagnants : abri, couverture, nourriture, eau, hygiène, assainissement, etc.
    Les moyens doivent être mis pour éviter que l’accompagnant se contamine en s’occupant du patient (points de lavage des mains, douches, explication sur les mesures d’hygiène, etc.).

    7.1.3 Communication avec les patients et accompagnants

    Le patient et l’accompagnant doivent être informés :

    À l’admission

    • Du problème du patient et de son traitement :

    Les explications doivent être adaptées aux connaissances et conceptions de la population et à l’état du patient mais doivent restées simples et concrètes. Le but du traitement est de redonner au patient l’eau qu’il perd (ou a perdu) avec la diarrhée, en buvant de la SRO ou en lui posant une perfusion, selon le cas. La prise de SRO doit être expliquée et comprise.

    • Des installations (eau potable, douches hommes/femmes, latrines hommes/femmes, secteurs interdits, etc.) et règles d’hygiène dans le centre :
      • Lavage des mains, douche et lessive.
      • Pas d’échange de vaisselle (tasse, repas) entre patients et accompagnants.
      • Pour les femmes qui allaitent : lavage des mains et lavage des seins à l’eau et au savon (ne pas appliquer de solution chlorée), avant la tétée.
      • Recueil des selles et vomissements dans des seaux.

    À la sortie

    • De la poursuite du traitement d’entretien à domicile (Section 5.6).
    • Des moyens d’éviter le choléra au niveau individuel et familial.

     

    Selon l’organisation et pour toutes les structures (CTC, UTC, PRO), la communication est confiée à des sensibilisateurs ou des aides-soignants supervisés par des infirmiers ou aux infirmiers eux-mêmes.

    • (a)Si un patient remplit les critères d’admission mais décide de ne pas rester (« sortie contre avis médical »), il doit au moins repartir avec des SRO pour se traiter lui-même à domicile.
    • (b)En cas de traitement à domicile, prévoir un service d’information efficace (comment préparer la SRO, comment la prendre, quand revenir, etc.).