Dernière mise à jour : Novembre 2021
Un événement est « traumatique » lorsqu’une une personne s’est trouvée directement confrontée à la mort, soit parce qu’elle a été témoin de violences ayant entraîné des blessures graves ou la mort d’autrui, soit parce qu’elle a cru mourir elle-même ou s’est vue menacée dans son intégrité physique (p. ex. viol, torture). Le vécu de ces évènements a provoqué un sentiment d’impuissance et d’effroi.
On distingue les troubles immédiats, transitoires (désorientation, anxiété, tristesse, fuite, etc.) et les troubles secondaires, durables, qui apparaissent et/ou persistent plusieurs semaines ou mois après l’événement : état de stress post-traumatique, souvent associé à une dépression (Dépression), état psychotique aigu parfois (Troubles psychotiques), y compris chez des personnes sans antécédents.
Les états de stress post-traumatique se caractérisent par trois types de réactions psychologiques en général associées
[1]
Citation
1.
World Health Organization. Post traumatic stress disorder. International Classification of Diseases for Mortality and Morbidity Statistics, Eleventh Revision (ICD-11).
https://icd.who.int/browse11/l-m/en#/http://id.who.int/icd/entity/2070699808 [consulté le 26 janvier 2021]
:
- Symptômes de reviviscence
Le patient décrit :- des images, perceptions ou pensées liées à l’évènement traumatique, qui s’imposent à lui de manière récurrente, malgré ses efforts pour les chasser, y compris la nuit, sous forme de cauchemars ;
- des flash-backs pendant lesquels il « revit » des fragments de la scène traumatique.
- Comportements d’évitement
Le patient tente d’éviter :- tout ce qui peut être associé au traumatisme (lieux, situations, personnes) ;
- d’avoir des pensées ou émotions en rapport avec le traumatisme ; l’alcool, la drogue et les psychotropes peuvent être utilisés dans ce but.
- Sentiment persistant de menace accru
Hypervigilance (état d’alerte permanent), réaction de sursaut exagérée, anxiété, insomnie, troubles de la concentration ; troubles somatiques parfois (sueurs, tremblements, tachycardie, céphalées, etc.).
Les expériences de reviviscence sont très angoissantes et entraînent des troubles qui peuvent s’aggraver avec le temps : les personnes s’isolent, changent de comportement, n’assurent plus leur rôle familial/social, présentent des douleurs diffuses, un épuisement psychique.
Conduite à tenir
Dans l’état de stress post-traumatique, les interventions psychologiques sont à privilégier pour réduire la souffrance, les symptômes invalidants et le handicap social qui en découle.
Il est important de signifier au patient que ses symptômes constituent une réaction compréhensible à un événement très anormal. Les entretiens doivent être menés avec tact. Il faut écouter le patient et éviter de creuser les émotions de manière trop active : c’est au patient de décider jusqu’où il souhaite aller.
Les symptômes associés (anxiété ou insomnie), s'ils persistent, peuvent être soulagés par un traitement symptomatique (voir Anxiété et Insomnie) de 2 semaines maximum.
Si le patient présente une symptomatologie sévère (pensées obsédantes, état d'hypervigilance prononcé, dépression associée, etc.), le traitement pharmacologique est la fluoxétine PO (20 mg une fois par jour) ou la paroxétine PO (10 à 20 mg une fois par jour) ou la sertraline PO (50 mg une fois par jour), à poursuivre jusqu’à 2 à 3 mois après la disparition des troubles, avec un arrêt progressif.
- 1.World Health Organization. Post traumatic stress disorder. International Classification of Diseases for Mortality and Morbidity Statistics, Eleventh Revision (ICD-11).
https://icd.who.int/browse11/l-m/en#/http://id.who.int/icd/entity/2070699808 [consulté le 26 janvier 2021]