Dernière mise à jour : Septembre 2022
La brucellose est une zoonose touchant principalement les animaux d'élevage.
Les voies de transmission de la maladie à l'homme sont principalement :
- digestive, par consommation de lait cru (ou produits laitiers crus) provenant d'un animal infecté ;
- cutanée, par contact direct avec des animaux ou carcasses d'animaux infectés.
Les germes responsables sont des bactéries du genre Brucella, notamment B. melitensis (ovins, caprins), B. abortus (bovins) et B. suis (porcins).
La maladie est surtout présente dans les zones rurales, dans la plupart des pays du monde.
Après une primo-invasion, la maladie peut récidiver (5 à 15% des cas, y compris des mois après la fin du traitement initial) ou devenir chronique.
Signes cliniques
Forme aiguë (primo-invasion)
- Fièvre (39-40 °C) continue ou irrégulière, associée à plusieurs signes ou symptômes : frissons, sueurs nocturnes, douleurs articulaires et musculaires, perte de poids, asthénie, malaise, céphalées ; adénopathies (surtout chez l'enfant).
- Peuvent être associés : troubles digestifs non spécifiques, toux, hépato et/ou splénomégalie, arthrite (genou), orchite.
Le diagnostic est difficile en raison de la diversité des manifestation cliniques. Les signes sont fluctuants et non spécifiques. Devant une fièvre d’origine indéterminée, penser à la brucellose s'il existe des facteurs de risque d'infection : consommation de produits laitiers crus ; exposition au bétail (p. ex. éleveurs, vétérinaires, bouchers, équarrisseurs).
Infection focalisée
Des formes focalisées peuvent apparaître après l'infection aiguë (y compris plusieurs mois ou années après). Les foyers sont principalement :
- ostéo-articulaires: articulations sacro-iliaques, des membres inférieurs notamment ; rachis (infection d'un disque intervertébral, ostéomyélite vertébrale)
- génito-urinaires : orchite, épididymite
- pulmonaires : bronchite, pneumonie, pleurésie
- neurologiques : méningite, encéphalite, polynévrite
Examens complémentaires
Laboratoire
- L’examen de référence est la culture (hémoculture) qui n’est positive qu'en phase aiguë. La bactérie pousse lentement (7 à 21 jours).
- Les tests sérologiques (Rose Bengale, séroagglutination de Wright, immunofluorescence indirecte, ELISA, etc.) ont une valeur présomptive.
- En cas de signes neurologiques ou de méningite, la ponction lombaire montre : liquide clair pouvant contenir de nombreux leucocytes ; protéinorachie élevée ; hypoglycorachie.
- Éliminer un paludisme dans les régions endémiques (test rapide).
- Éliminer une tuberculose en cas de toux > 2 semaines (examen des crachats).
Radiographie
- Douleurs articulaires (hanches, genoux, chevilles, vertèbres, articulation sacro-iliaque) : petites érosions ou destructions ou perte d’espace articulaire. Le rachis est souvent touché, en particulier le rachis lombaire, provoquant une spondylodiscite.
- Signes pulmonaires : radiographie pulmonaire souvent normale. Une consolidation, des nodules, une lymphadénopathie, un épanchement pleural peuvent être présents.
Traitement
S'informer du protocole national pour l'antibiothérapie. A titre indicatif :
Enfant de moins de 8 ans |
co-trimoxazole + rifampicine |
Enfant de 8 ans et plus |
doxycycline + rifampicine |
Adulte |
doxycycline + rifampicine |
Femme enceinte/allaitante |
rifampicine |
co-trimoxazole PO pendant 6 semaines
Enfant < 8 ans : 20 mg SMX + 4 mg TMP/kg (max. 800 mg SMX + 160 mg TMP) 2 fois par jour
doxycycline PO pendant 6 semaines
Enfant ≥ 8 ans et < 45 kg : 2 à 2,2 mg/kg (max. 100 mg) 2 fois par jour
Enfant ≥ 45 kg et adulte : 100 mg 2 fois par jour
rifampicine PO pendant 6 semaines
Enfant : 15 à 20 mg/kg (max. 600 mg) une fois par jour
Adulte : 600 à 900 mg une fois par jour
gentamicine IM pendant 2 semaines
Enfant et adulte : 5 mg/kg une fois par jour
streptomycine IM pendant 2 semaines
Adulte : 1 g une fois par jour
Pour les formes focalisées, même traitement pour une durée de 6 semaines à 4 mois en fonction du foyer.
Prévention
- Hygiène des mains et des vêtements au contact du bétail.
- Faire bouillir le lait, éviter la consommation de produits laitiers crus, bien faire cuire les abats.