Pour les signes cliniques et le diagnostic, se référer au Guide clinique et thérapeutique, MSF.
4.4.1 Herpès génital
En présence de lésions maternelles visibles au moment de l’accouchement :
- Limiter les touchers vaginaux ; pas de rupture artificielle des membranes.
- Discuter une césarienne au cas par cas.
- Chez la mère :
- Traitement de la douleur : paracétamol PO (Annexe 7).
- Traitement antiviral : aciclovir PO, 400 mg 3 fois par jour pendant 7 jours
- Chez les patientes immunodéprimées, poursuivre le traitement jusqu’à disparition des symptômes.
- Un traitement prophylactique (aciclovir PO : 400 mg 2 fois par jour) à partir de 36 SA et jusqu’à l’accouchement peut être proposé pour réduire le risque de récurrence herpétique à l’accouchement.
- Pour le nouveau-né, se référer au Chapitre 10, Section 10.4.3.
4.4.2 Varicelle
Il existe un risque de pneumopathie varicelleuse grave chez la mère et de varicelle grave chez le nouveau-né.
L’aciclovir PO (800 mg 5 fois par jour pendant 7 jours) administré le plus rapidement possible après l’apparition du rash peut réduire ces risques
[1]
Citation
1.
Directive clinique de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Prise en charge de l’infection à la varicelle pendant la grossesse. N° 274, mars 2012.
http://sogc.org/wp-content/uploads/2013/02/gui274CPG1203F.pdf?1668a1
.
4.4.3 Hépatite
Hépatite B
En l’absence d’intervention, la transmission materno-foetale du virus de l'hépatite B (VHB) est élevée (jusqu’à 90%).
- Chez la mère : pas de mesures obstétricales particulières.
- Chez le nouveau-né : la vaccination systématique contre l’hépatite B le plus tôt possible dans les 24 heures qui suivent la naissance prévient 70 à 95% des infections
[2]
Citation
2.
Hepatitis B. Epidemiology and Prevention of Vaccine-Preventable Diseases. The Pink Book.
http://www.cdc.gov/vaccines/pubs/pinkbook/hepb.html#hepA (Chapitre 10, Section 10.1).
Hépatite E
L’hépatite E est caractérisée par une létalité très importante chez la femme enceinte (20% au cours du troisième trimestre). Elle est également responsable d’avortement, accouchement prématuré, mort fœtale in utero.
La transmission du virus est oro-fécale (eau de boisson contaminée principalement). Le virus peut être à l’origine d’épidémie, en particulier dans les situations de regroupement (réfugiés, déplacés), lorsque l’hygiène et l’assainissement sont médiocres.
Le traitement est symptomatique (hydratation, éviction des médicaments hépatotoxiques). La prévention (eau, hygiène, assainissement) est la seule protection contre la maladie.
4.4.4 Infection par le HIV
La transmission du HIV de la mère à l’enfant peut survenir pendant la grossesse, le travail, l’accouchement et la période d’allaitement. En l’absence d’interventions, le risque de transmission est de 15 à 25% et de 20 à 45% si l’enfant est allaité
[3]
Citation
3.
Organisation mondiale de la Santé, FNUAP. La transmission du VIH par l'allaitement au sein. Bilan des connaissances actuelles. Genève, 2004.
http://whqlibdoc.who.int/publications/2005/9242562718_fre.pdf
. Il est possible de réduire ce risque à moins de 2%.
Proposer un test HIV à toute femme enceinte qui ne connaît pas son statut sérologique lorsqu'elle se présente en consultation pré- ou post-natale ou pour accoucher.
Les femmes séronégatives doivent également être re-testées à la première consultation prénatale, au troisième trimestre et au cours de l'allaitement.
Pour les protocoles de traitement antirétroviraux chez la mère et l'enfant, se référer aux guides spécifiques de prévention de la transmission mère-enfant (PTME).
Soins ante-partum
Toutes les femmes enceintes infectées par le HIV nécessitent un traitement antirétroviral quel que soit le compte de CD4 et quel que soit le stade clinique. Le traitement est débuté le plus tôt possible, quel que soit l’âge gestationnel. Il est poursuivi à vie.
Soins per-partum
- Poursuivre (ou débuter) le traitement antirétroviral.
- Observer les précautions standard pour éviter tout contact avec le sang et autres liquides biologiques.
- Eviter :
- le travail prolongé ;
- la rupture prolongée des membranes ;
- la rupture artificielle précoce des membranes ;
- les procédures invasives telles que l’épisiotomie ou l’extraction instrumentale. Cependant, elles doivent être réalisées si elles sont nécessaires.
- Les critères d’induction du travail sont les mêmes que pour les femmes HIV-négatives.
- Attendre 1 à 3 minutes pour clamper le cordon.
- Administrer au nouveau-né un traitement prophylactique antirétroviral immédiatement après la naissance.
- Prévention et traitement de l'hémorragie du post-partum : comme pour une femme non infectée par le HIV.
Une césarienne programmée peut être bénéfique si la charge virale est détectable. Toutefois, compte-tenu des risques associés à l’intervention (chirurgical, anesthésique et infectieux) et du risque de rupture utérine lors de grossesses ultérieures, la césarienne n’est pas recommandée en routine.
Soins post-partum
- Chez la mère: poursuivre (ou débuter) le traitement antirétroviral.
- Chez l’enfant : prophylaxie antirétrovirale systématique et diagnostic précoce de l'infection.
- 1.Directive clinique de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Prise en charge de l’infection à la varicelle pendant la grossesse. N° 274, mars 2012.
http://sogc.org/wp-content/uploads/2013/02/gui274CPG1203F.pdf?1668a1 - 2.Hepatitis B. Epidemiology and Prevention of Vaccine-Preventable Diseases. The Pink Book.
http://www.cdc.gov/vaccines/pubs/pinkbook/hepb.html#hepA - 3.Organisation mondiale de la Santé, FNUAP. La transmission du VIH par l'allaitement au sein. Bilan des connaissances actuelles. Genève, 2004.
http://whqlibdoc.who.int/publications/2005/9242562718_fre.pdf