Principales infections génitales (résumé)

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Sommaire

     

    Dernière mise à jour : Juillet 2021

     

    Germes/Infections

    Signes cliniques

    Laboratoire

    Traitement

    Neisseria gonorrhoeae
    (gonococcie)

    • Femme :
      • écoulement vaginal, cervicite (écoulement muco-purulent du col), dysurie (asymptomatique dans 50% des cas) ;
      • infection génitale haute (salpingite, endométrite).
    • Homme : écoulement urétral purulent et parfois dysurie (asymptomatique dans 5 à 50% des cas).
    • La meilleure méthode est la PCR (Xpert), si disponible.
    • Homme (sensibilité insuffisante chez la femme) : coloration de Gram (ou au bleu de méthylène) : diplocoques intra-cellulaires et polynucléaires neutrophiles (plus de 4 par champ).

    ceftriaxone IM : 500 mg dose unique
    ou, si la ceftriaxone n’est pas disponible,
    céfixime PO : 400 mg dose unique
    Traiter simultanément une chlamydiose.

    En cas d’infection génitale haute, voir IGH.

    Chlamydia trachomatis
    (chlamydiose)

    • Femme :
      • écoulement vaginal, cervicite et rarement dysurie (asymptomatique dans plus de 50% des cas) ;
      • infection génitale haute (salpingite, endométrite).
    • Homme : asymptomatique dans 90% des cas. Sinon, urétrite avec écoulement discret et/ou dysurie.

    La meilleure méthode est la PCR (Xpert), si disponible.

    azithromycine PO : 1 g dose unique
    ou doxycycline PO (a) Citation a. La doxycycline est contre-indiquée chez la femme enceinte. Elle ne doit pas être administrée chez la femme allaitante si le traitement excède 7 jours (utiliser l’érythromycine). : 200 mg par jour pendant 7 jours

    Traiter simultanément une gonococcie (sauf si la coloration de Gram chez l’homme ou la PCR montre l’absence de N. gonorrhoeae).

    En cas d’infection génitale haute, voir IGH.

    Trichomonas vaginalis
    (trichomonase)

    • Femme : écoulement vaginal jaune-verdâtre, parfois malodorant, irritation vulvaire (asymptomatique  dans 10 à 50% des cas).
    • Homme : souvent asymptomatique. Sinon, balanite, urétrite avec écoulement discret et parfois dysurie.
    • L’examen direct à l’état frais des sécrétions montre des trichomonas mobiles (faible sensibilité).
    • pH urétral ou vaginal > 4,5.

    tinidazole ou métronidazole PO : 2 g dose unique

    Vaginites bactériennes
    (Gardnerella vaginalis et autres bactéries)

    Le diagnostic repose sur la présence de 3 de ces 4 signes :

    • écoulement vaginal gris-blanc et homogène
    • pH vaginal > 4,5
    • odeur nauséabonde des sécrétions vaginales (poisson avarié), surtout en présence de potasse (KOH 10%)
    • présence de cellules cibles (« clue cells ») à l’état frais ou à la coloration de Gram des sécrétions vaginales
    tinidazole ou métronidazole PO : 2 g dose unique

    Candida albicans
    (candidose)

    • Surtout chez la femme : vulvo-vaginite prurigineuse, pertes vaginales blanc-crème fréquentes, dysurie parfois.
    • Chez l’homme : balanite/balanoposthite (inflammation du gland et du prépuce, érythème, prurit, pustules blanc-laiteux) et rarement urétrite.
    • L’examen des sécrétions vaginales à l’état frais (+ NaCl 0,9% ou KOH) montre des levures et filaments mycéliens.
    • pH vaginal normal
    • Chez la femme :
      clotrimazole 500 mg : 1 cp vaginal dose unique
    • Chez l’homme :
      miconazole 2% crème : une application 2 fois par jour pendant 7 jours
    Herpes simplex
    virus type 2
    (herpès génital)

    Nombreux porteurs asymptomatiques. Vésicules multiples évoluant vers des ulcérations douloureuses. Localisées chez la femme sur la vulve, le vagin et le col ; chez l’homme, sur le pénis et parfois l’urètre.
    En cas de primo-infection : fièvre (30%) et adénopathie (50%). Récidives pour 1/3 des infections, avec prodrome plus court et symptômes moins marqués.

    Culture, sérologie et PCR (par un laboratoire de référence uniquement).

    Antalgique, désinfection locale.
    Si disponible, aciclovir PO :

    • Primo-infection : 1200 mg par jour pendant 7 jours, dans les 5 jours qui suivent l’apparition des symptômes.
    • Récidive : même traitement pendant 5 jours, dans les 24 heures qui suivent l’apparition des symptômes.
    Treponema pallidum
    (syphilis)
    Ulcération génitale unique, ferme, indolore, passant souvent inaperçue.

    Le RPR/VDRL manque de sensibilité et de spécificité mais peut être utile pour suivre l’efficacité du traitement (baisse du titre) ou confirmer une ré-infection (hausse du titre).
    Les tests tréponémiques (TPHA, FTA-Abs, tests rapides  tels que SD Bioline®) sont plus sensibles et spécifiques.

    benzathine benzylpénicilline IM :
    2,4 MUI par injection, dose unique (syphilis < 12 mois) ou une injection par semaine pendant 3 semaines (syphilis > 12 mois ou durée inconnue)
    ou azithromycine PO : 2 g dose unique
    ou érythromycine PO : 2 g par jour pendant 14 jours
    ou doxycycline PO (a) Citation a. La doxycycline est contre-indiquée chez la femme enceinte. Elle ne doit pas être administrée chez la femme allaitante si le traitement excède 7 jours (utiliser l’érythromycine). : 200 mg par jour pendant 14 jours

    Traiter simultanément un chancre mou.

    Haemophilus ducreyi
    (chancre mou)

    Ulcération unique (ou ulcérations multiples) des organes génitaux, douloureuse, à base molle, saignant facilement au toucher.
    Adénopathie inguinale douloureuse et volumineuse dans 50% des cas.
    Fistule dans 25% des cas.

    H. ducreyi est difficile à identifier au microscope ou par culture.

    azithromycine PO : 1 g dose unique
    ou ceftriaxone IM : 250 mg dose unique
    ou ciprofloxacine PO (b) Citation b. La ciprofloxacine est à éviter chez la femme enceinte. : 1 g par jour pendant 3 jours

    ou érythromycine PO : 2 g par jour pendant 7 jours

    Traiter simultanément une syphillis.

    Papillomavirus humain
    (condylomes)
    Excroissances molles (“crêtes de coq”) verruqueuses, indolores, parfois regroupées, ou macules (condylomes plans). Localisation externe (vulve,  pénis, scrotum, périnée, anus) et/ou interne (vagin, col de l’utérus, urètre, rectum ; cavité buccale chez les patients infectés par le HIV).

    Le diagnostic est clinique.
    Si le contexte le permet, la présence de condylomes génitaux chez une femme justifie un dépistage de lésions pré-cancéreuses du col (inspection visuelle à l’acide acétique ou frottis cervical ou autre technique disponible).

    • Condylomes externes < 3 cm et condylomes du vagin : podophyllotoxine 0,5%
    • Condylomes externe > 3 cm ; condylomes cervicaux, intra-urétraux, rectaux, oraux et condylomes chez la femme enceinte ou allaitante : excision chirurgicale ou cryothérapie ou électro-coagulation.
    • (a) La doxycycline est contre-indiquée chez la femme enceinte. Elle ne doit pas être administrée chez la femme allaitante si le traitement excède 7 jours (utiliser l’érythromycine).
    • (b)La ciprofloxacine est à éviter chez la femme enceinte.