Ulcère de jambe

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Sommaire
    • Perte de substance dermo-épidermique, chronique, fréquente en zone tropicale, de causes variées :
      • vasculaire : insuffisance veino-lymphatique et/ou artérielle,
      • bactérienne : lèpre, ulcère de Buruli (Mycobacterium ulcerans), ulcère phagédénique, (fusobactérie), pian, syphilis,
      • parasitaire : dracunculose (filaire de Médine), leishmaniose,
      • métabolique : diabète,
      • traumatique : c’est souvent un facteur déclenchant associé à une autre cause sousjacente.
    • L’histoire de la maladie et un examen clinique complet (en particulier neurologique, à la recherche une neuropathie périphérique due à une lèpre ou un diabète) permettent le plus souvent de poser le diagnostic étiologique.
    • Tout ulcère peut se compliquer de surinfection loco-régionale (abcès, lymphangite, adénite, ostéomyélite, érysipèle, pyodermite), générale (septicémie), de tétanos et, après de longues années d’évolution, de cancer cutané.

    Traitement local quotidien

    • Bain de jambe pendant 10 à 15 minutes avec NaDCC et rinçage à l’eau bouillie.
    • Ablation des zones nécrotiques (noires) et fibrineuses (jaunâtres) à l’aide d’une compresse ou excision au bistouri.
    • Puis appliquer :
      • ulcère peu suintant et propre : polyvidone iodée 10% et vaseline ;
      • ulcère peu suintant et sale : sulfadiazine argentique sur une surface limitée (surveiller l'apparition d'effets indésirables systémiques) ;
      • ulcère suintant : polyvidone iodée 10% seule ;
      • ulcère étendu et suintant ou ulcères multiples : polyvidone iodée diluée (1/4 de polyvidone iodée à 10% + 3/4 de chlorure de sodium 0,9% ou d’eau propre) pendant une minute puis rincer au chlorure de sodium 0,9% ou à l’eau, pour réduire le risque de résorption transcutanée de l’iode.
    • Couvrir d’un pansement sec stérile.

    Traitement général

    • Traitement antalgique en cas de douleur : classe, posologie et dose à adapter à chaque patient (voir Douleur, Chapitre 1).
    • Antibiothérapie générale en cas de :
      • Surinfection (voir Infections cutanées bactériennes, Chapitre 4).
      • Ulcère phagédénique (au stade précoce, l’antibiothérapie peut-être utile. Elle est souvent inefficace au stade chronique) :
        doxycycline PO (sauf chez l’enfant de moins de 8 ans et la femme enceinte ou allaitante)
        Enfant de 8 ans et plus : 4 mg/kg une fois par jour
        Adulte : 200 mg une fois par jour
        ou
        métronidazole PO
        Enfant : 10 mg/kg 3 fois par jour 
        Adulte : 500 mg 3 fois par jour
        Après 7 jours de traitement, si l’antibiothérapie est efficace, poursuivre avec doxycycline ou métronidazole aux doses indiquées ci-dessus. La durée du traitement dépend de l’évolution clinique.
    • Traitement de la cause.
    • Mesures complémentaires :
      • Surélever les jambes en cas d'insuffisance veineuse et/ou lymphatique.
      • Prévention antitétanique (voir Tétanos, Chapitre 7).
      • Greffe cutanée si ulcère étendu, propre, rouge et plan. L’excision chirurgicale large des tissus infectés suivie de greffe cutanée est souvent nécessaire pour obtenir la guérison dans l’ulcère phagédénique et l’ulcère de Buruli.