Pneumonie à Staphylococcus aureus du jeune enfant, souvent en mauvais état général (malnutrition, infection cutanée, etc.). La staphylococcie pleuro-pulmonaire est une complication classique de la rougeole.
Signes cliniques
- Signes généraux marqués : altération de l’état général, pâleur, fièvre importante ou hypothermie, souvent signes de choc ; présence de lésions cutanées (porte d’entrée) mais parfois les lésions cutanées sont absentes.
- Signes digestifs : nausées, vomissements, diarrhée, ballonnement abdominal douloureux.
- Signes respiratoires : toux sèche, tachypnée, signes de lutte (battements ailes du nez, tirage). L’examen pulmonaire est souvent normal. Parfois, matité en faveur d’un épanchement pleural.
Examens complémentaires
- Radiographie pulmonaire (si disponible) : peut montrer une consolidation multilobaire, une cavitation, des pneumatocèles, un pneumothorax spontané.
Traitement
Urgent car aggravation rapide : hospitaliser.
- Antibiothérapie : s’il est impossible de confirmer l’étiologie staphylococcique, ou en l’attente de confirmation, une antibiothérapie à large spectre est recommandée :
ceftriaxone IM ou IV
+ cloxacilline perfusion IV (60 minutes)
Nouveau-né 0 à 7 jours (< 2 kg) : 50 mg/kg toutes 12 heures
Nouveau-né 0 à 7 jours (≥ 2 kg) : 50 mg/kg toutes 8 heures
Nouveau-né 8 jours à < 1 mois (< 2 kg) : 50 mg/kg toutes 8 heures
Nouveau-né 8 jours à < 1 mois (≥ 2 kg) : 50 mg/kg toutes 6 heures
Enfant de 1 mois et plus : 25 à 50 mg/kg toutes 6 heures (max. 8 g par jour)
Après amélioration clinique
En cas d’empyème important : même traitement mais relais par voie orale après 7 jours d’apyrexie et 3 semaines de traitement au total.
La clindamycine IV peut être une alternative à la cloxacilline : 10 mg/kg toutes les 8 heures et relais avec clindamycine PO aux mêmes doses selon les critères ci-dessus.
- Fièvre : paracétamol (Chapitre 1).
- Hydratation per os, ou par perfusion ou par sonde nasogastrique selon l’état clinique.
- Oxygène au débit nécessaire pour obtenir une SpO2 ≥ 90% ou débit minimum 1 litre/minute.
- Hygiène locale des lésions cutanées.
- Si épanchement pleural important : ponction pleurale avec drainage (en cas de pyopneumothorax : mettre deux drains, l’un antérieur, l’autre postérieur) ou sans drainage (pleurésie purulente, faire des ponctions itératives avec un cathéter IV).
Evolution
- Risque de décompensation par pneumothorax ou pleurésie purulente ou pyo-pneumothorax.
- Prévoir la possibilité de poser à tout moment un drain pleural en urgence.