5.2.1 Diagnostic et orientation
Rechercher les signes cliniques de la rougeole et déterminer si le patient est un « cas compliqué » ou un « cas simple ».
5.2.2 Examen clinique initial
Confirmer le diagnostic
L’éruption cutanée est faite de taches (macules) rouges ou rosées, de petite taille, séparées par des intervalles de peau saine, s’effaçant à la pression, non prurigineuses.
Le patient présente en plus une toux et/ou un écoulement nasal et/ou une conjonctivite.
Mesurer la température en axillaire ou au minimum, vérifier que l’enfant est « chaud ». En général, la fièvre est élevée (> 39 °C).
Rechercher une complication respiratoire
Vérifier que l’enfant respire normalement, qu’il n’est pas encombré ou dyspnéique.
S’il est encombré (fréquent), dégager le rhinopharynx.
S’il tousse ou s’il est dyspnéique, mesurer la fréquence respiratoire (FR). Si possible, selon les compétences de l’examinateur, ausculter l’enfant.
Selon les critères ci-dessous, hospitaliser si l’enfant a une pneumonie sévère (= cas compliqué). Un enfant avec une pneumonie simple, sans critères de gravité, peut être traité en ambulatoire s’il n’est pas pour d’autres motifs un « cas compliqué ».
Pneumonie (sans signe de gravité) |
Pneumonie sévère |
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Fièvre et toux |
Signes de pneumonie
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Tout enfant présentant un stridor (croup sévère ou modéré ou bénin) est hospitalisé.
Rechercher une otite
Rechercher une otalgie, un écoulement de pus par le conduit auditif. Si possible, selon les compétences de l’examinateur, réaliser un examen otoscopique.
Une otite peut être traitée en ambulatoire si l’enfant n’est pas pour d’autres motifs un « cas compliqué ».
Rechercher une complication oculaire
Nettoyer l’œil si des sécrétions abondantes gênent l’examen. Chaque œil est examiné séparément, à la lampe de poche. Examiner les conjonctives et la cornée. Déterminer si la cornée est affectée ou non. Attention, les lésions de la cornée sont souvent douloureuses et accompagnées d’une photophobie (le patient protège ses yeux de la lumière).
La cornée normale est transparente (elle laisse voir l'iris et la pupille) et humide, brillante (elle reflète la lumière). Toute anomalie de l’aspect de la cornée : perte de transparence (opacité) ou de brillance (cornée terne ou sèche) ou ramollissement (nécrose, perforation), est une indication d’hospitalisation (= cas compliqué).
Une conjonctivite purulente isolée (écoulement de pus et sensation de gêne, de corps étranger dans l’œil, sans photophobie, cornée normale) peut être traitée en ambulatoire si l’enfant n’est pas pour d’autres motifs un « cas compliqué ».
L’examen peut montrer des taches de Bitot : plaque mousseuse, blanchâtre, sur la conjonctive bulbaire (blanc de l’œil). L’enfant peut être traité en ambulatoire s’il n’est pas pour d’autres motifs un « cas compliqué ».
Rechercher des lésions buccales
Une candidose orale (plaques blanches sur la langue, la cavité buccale) est considérée comme bénigne tant que l’enfant boit et mange normalement. Elle peut être traitée en ambulatoire si l’enfant n’est pas pour d’autres motifs un « cas compliqué ».
Des lésions douloureuses ou étendues, qui empêchent l’enfant de boire ou de s’alimenter normalement, sont des lésions sévères (= cas compliqué).
Rechercher une déshydratation et/ou une diarrhée
En cas de diarrhée, rechercher une déshydratation.
Chez l’enfant, rechercher une déshydratation même si la diarrhée est absente. La déshydratation peut être liée à d’autres causes : insuffisance des apports, vomissements répétés, fièvre élevée.
Un patient déshydraté, quelle qu’en soit la cause, doit être hospitalisé (= cas compliqué).
Peser
Peser les enfants chaque fois que possible.
Evaluer la capacité à boire
Mettre l’enfant au sein ou lui présenter de l’eau pour vérifier qu’il boit/s’alimente.
Evaluer l’état nutritionnel
Rechercher une malnutrition uniquement chez les enfants de moins de 3 ou 5 ans et si le contexte le justifie (insécurité ou crise alimentaire ou populations déplacées).
Rechercher des œdèmes bilatéraux des membres inférieurs :
- en présence d’œdèmes bilatéraux : malnutrition aiguë (= cas compliqué) ;
- en l’absence d’œdèmes bilatéraux, réaliser un périmètre brachial (PB) :
- si PB > 125 mm : l’enfant n’est pas malnutri ;
- si PB ≤ 125 mm, peser et mesurer l’enfant pour calculer le rapport poids/taille (P/T). Si le rapport P/T est ≤ –2 écart-type : malnutrition aiguë (= cas compliqué) ;
- si PB < 115 mm : malnutrition aiguë sévère (= cas compliqué).
- (a)Chez les enfants souffrant de malnutrition sévère, ces seuils sont abaissés de 5.